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Le Cancer du côlon

Le cancer du côlon est une maladie des cellules qui tapissent l'intérieur du côlon ou du rectum. Il se développe à partir d'une cellule initialement normale qui se transforme et se multiplie de façon anarchique, à la suite d'une mutation. Les informations proposées dans ce module décrivent les situations et les techniques les plus couramment rencontrées mais n'ont pas valeur d'avis médical. Ces informations sont destinées à faciliter vos échanges avec les différents soignants. Ce sont vos interlocuteurs privilégiés ; n'hésitez pas à leur poser des questions. En savoir plus sur le cancer colorectal Cancer particulièrement fréquent dans les pays industrialisés, le cancer du côlon met du temps à se développer et peut être efficacement pris en charge grâce à un dépistage précoce. 

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Le cancer colorectal est l'un des cancers les plus répandus dans les pays industrialisés. ce cancer se place en troisième position derrière ceux de la prostate et du sein. Il occupe surtout la seconde place en terme de mortalité, derrière le cancer du poumon. Une position directement corrélée au grand nombre de nouveaux cas annuels (incidence). Toutefois, cette incidence reste stable depuis plusieurs années, tandis que la mortalité décroît progressivement, notamment grâce aux progrès incessants en terme de traitements et au développement des campagnes de dépistage. Le cancer du côlon se déclare généralement après 50 ans (95% des nouveaux cas, dont 46% après 74 ans). La majorité des cancers du côlon-rectum se développe à partir de lésions bénignes, les polypes. En grossissant, ces derniers peuvent se transformer en cancer, et provoquent souvent des saignements invisibles à l'œil nu. La détection des gros polypes et leur ablation permet de réduire le risque de cancer colorectal. Environ 40 % des cancers colorectaux touchent le rectum et 60 % le côlon, principalement dans sa partie sigmoïde (la plus basse). 

Le côlon et le rectum Les cancers du côlon apparaissent à partir de polypes se développant sur la muqueuse. Le côlon et le rectum, situés entre l'intestin grêle et l'anus, constituent les parties terminales de l'appareil digestif. Le côlon se divise en quatre zones principales définies par leur orientation (droit ascendant ; transverse ; gauche descendant ; sigmoïde). Son rôle est de stocker les déchets, de récupérer l'eau, de maintenir l'équilibre hydrique et d'absorber certaines vitamines. Le rectum prolonge le côlon et permet de stocker les matières fécales avant défécation. La continence est assurée par un muscle nommé sphincter anal. Les parois du côlon et du rectum sont formées d'une muqueuse repliée sur elle-même pour former des cryptes et abritant différentes glandes (glandes à mucus, glandes de Lieberkühn, etc.).

 

Les symptômes

 

Il n'existe pas de symptômes caractéristiques du cancer colorectal. En revanche, un certain nombre de signes doivent inciter à consulter :

troubles du transit intestinal (constipation, diarrhée prolongée, augmentation du volume abdominal, besoin pressant et continuel d'aller à la selle, sensation d'évacuation incomplète, etc.) ;

gênes abdominales (ballonnements, crampes, douleurs, etc.) ;

sang dans les selles (généralement non visibles à l'œil nu) ;

perte récente d'appétit ;

perte de poids inexpliquée ;

fatigue anormale.

À noter : ces symptômes généraux étant fréquents dans nombre de maladies bénignes, le calme et la circonspection restent de mise. Seule une consultation médicale et des examens spécialisés permettront d’affirmer le diagnostic.

Toutefois, il ne faut pas attendre la survenue d’un de ces symptômes pour bénéficier d’un diagnostic précoce : le dépistage organisé par la recherche de sang dans les selles avec test Hemoccult, c’est quand tout va bien et tous les 2 ans, de 50 à 74 ans !

 

Le Diagnostic

 

Le diagnostic du cancer colorectal se réalise en deux étapes :

repérer la lésion (bilan diagnostique) ;

préciser ses caractères locaux, régionaux ou à distance (bilan d'extension).

Bilan diagnostique du cancer du côlon

Le bilan diagnostique s'articule autour d'un examen clinique et d'une exploration du côlon et du

rectum, par coloscopie. Le premier permet de déterminer l'état général du patient et la seconde

de repérer une éventuelle tumeur.

La confirmation de la présence d'une tumeur cancéreuse se fait par le biais de prélèvements

(biopsie) réalisés au cours de la coloscopie.

À savoir : un toucher rectal permet également de repérer une tumeur si elle est située à moins

de 8 cm de l'anus.

 

La coloscopie

 

La coloscopie permet de visualiser les parois internes du côlon. Réalisée sous anesthésie générale légère, et après une préparation soigneuse du colon par un régime sans résidu et laxatifs, elle consiste à introduire dans le côlon un tube souple muni d'une caméra vidéo et d'une pince à prélèvements. En cas de découverte de lésion, cette technique permet d’en estimer la dangerosité et de réaliser un prélèvement pour analyse, voire une ablation totale.

Bilan d’extension du cancer du côlon

Le bilan d'extension sert à évaluer la propagation du cancer aux organes proches et/ou lointains, afin de déterminer les possibilités chirurgicales et les traitements médicaux les plus adaptés. Les principaux examens réalisés sont :

l'IRM ou le scanner pelvien, afin de déterminer le stade du cancer ;

l'examen anatomopathologique, afin de déterminer si les ganglions lymphatiques sont touchés et si le cancer a commencé à se propager ;

le scanner thoracique, à la recherche de métastases dans les poumons ;

l’échographie hépatique ou le scanner abdominal, à la recherche de métastases dans le foie ;

Une échographie abdomino-pelvienne, une IRM du foie, voire un PET-scan sont parfois prescrits en complément d'exploration.

Classification des tumeurs

L'extension de la maladie s'évalue en stades suivant la taille de la tumeur (de I à IV) ou en suivant la classification T.N.M. (taille et localisation de la tumeur – T1 à T4 ; ganglions atteints ou non – N0 à N3 ; présence ou non de métastases – M0 à M1).

 

Traitements

 

Chaque traitement du cancer colorectal est unique. Il dépend du patient (état physique et psychique général, âge, etc.) et des caractéristiques de sa maladie (localisation, évolution, etc.). Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) permet au corps médical d'établir un programme personnalisé de soins (PPS). Ce document résume les différentes étapes du traitement spécifiquement préconisé pour le patient, qui peut à tout moment demander toutes les précisions nécessaires.

Pour en savoir plus, consultez la brochure Traitement des cancers

Les méthodes

La prise en charge du cancer du côlon s'organise autour de deux approches complémentaires et souvent associées : la chirurgie et la chimiothérapie. L'essor des thérapies ciblées ouvre quant à lui le champ des possibilités, tandis que la radiothérapie est réservée à certains cas de cancer du rectum.

La chirurgie contre le cancer du côlon

La chirurgie est le traitement de base du cancer colorectal. L'intervention (colectomie) consiste à retirer le segment du côlon comprenant la tumeur avant de suturer les deux extrémités restantes. Il existe deux techniques :

  • la laparotomie : ouverture de la cavité abdominale pour retirer la tumeur et les zones voisines contenant des ganglions lymphatiques.

  • la cœlioscopie : introduction d'instruments et d'une mini-caméra par de petits orifices et extraction de la tumeur par ces incisions.

Lorsque qu'elle est envisageable la cœlioscopie offre la même sécurité et améliore la qualité de vie des patients (moins de cicatrices et de complications post-opératoires).

La colostomie

Il est parfois nécessaire de prévoir une dérivation et créer un anus artificiel après l'opération. Cette colostomie est généralement provisoire et la continuité du transit est rétablie après la cicatrisation (6 à 12 semaines).

Dans certains cas (complication ou ablation du sphincter rectal), la colostomie peut être définitive. Le côlon est alors accolé à la peau de l'abdomen et relié à une poche qui recueille les selles.

Quel que soit l'organe touché, la chimiothérapie consiste à administrer un ou plusieurs médicaments toxiques pour les cellules cancéreuses. On parle alors de monothérapie ou de polythérapie. Ces médicaments vont se diffuser dans l'ensemble de l'organisme et cibler toutes les tumeurs présentes, qu'elles aient été repérées ou non au cours des examens préalables.
 
Dans le cas du cancer colorectal, la tumeur et l'ensemble des éléments retirés pendant l'opération (vaisseaux sanguins, ganglions) font l'objet d'un examen anatomopathologique. Cet examen, réalisé au microscope, permet d'évaluer l'étendue de la maladie et de décider si la chirurgie doit être complétée ou non par une chimiothérapie. Les produits habituellement employés (seuls ou en associations) sont le 5-fluoro-uracile (5-FU), l'oxaliplatine (Eloxatine®) et l'irinotécan (Campto®). L'objectif de ces médicaments anticancéreux est de réduire le risque de récidive.

Les protocoles de chimiothérapie sont établis pour chaque type de situation. Les médecins obéissent à ces différents référentiels.

Les thérapies ciblées contre le cancer du côlon

Une nouvelle génération de traitements est en plein essor : les thérapies ciblées. Il s'agit de molécules s'attaquant plus spécifiquement aux cellules cancéreuses. Principal intérêt : une action ciblée pour des effets secondaires réduits.
Les thérapies ciblées efficaces dans le cancer du côlon sont particulièrement nombreuses. Elles agissent :

  • sur l'angiogenèse, en bloquant la croissance des vaisseaux sanguins nécessaires au développement de la tumeur, entraînant ainsi la mort de cette dernière ;

  • sur les facteurs de croissance, en inhibant la division des cellules et donc le développement de la tumeur.

En pratique, les thérapies ciblées sont utilisées en association avec de la chimiothérapie pour les cancers colorectaux avancés. Trois médicaments sont utilisés : le bevacizumab (Avastin®), le cetuximab (Erbitux®) et le panitumumab (Vectibix®). La prescription est précédée d'une immunohistochimie sur les cellules tumorales à la recherche d'altérations génétiques qui, selon leur présence, peuvent  provoquer une résistance au traitement ; ces tests ont une valeur prédictive et pronostique et sont une étape majeure dans le domaine de la médecine individualisée.

La radiothérapie contre le cancer du côlon

Traitement local, la radiothérapie vise à compléter la chirurgie en réduisant la taille de la tumeur avant l'opération ou en détruisant d'éventuelles cellules cancéreuses encore présentes dans les tissus, après l'intervention.

Elle n'est généralement pas indiquée dans le cancer du côlon et d'emploi limité dans le cancer du rectum.

 

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